10 - 12 Septembre 2016
Après cette longue pause, il est temps de reprendre la route, car dans quelques jours nous devons être à Salta, en Argentine, pour retrouver mes parents.
Nous commençons, par aller à Potosí, la ville la plus haute du monde (4000m). Bon ok on n'a pas fait beaucoup de route (environ 3h en bus, accident avec une moto compris), mais la ville mérite le détour.
Les mines d'argent constituent l'attraction majeure de la ville (tant pour les travailleurs que pour les touristes). Nous n'échappons pas à la règle et partons visiter la mine avec d'anciens mineurs. Cela a beau être LE truc à faire ici, cela n'en reste pas moins intéressant et donne un aperçu des conditions de travail des mineurs, pour le moins difficiles. C'est un voyage dans le temps, on se croirait dans Germinal : les mineurs travaillent 12h d'affilée, 6 jours sur 7 et n'ont pas le droit de manger dans la mine (ils se bourrent donc de feuilles de coca, qui coupent la faim). Les centaines d'exploitations minières font de la montagne un vrai gruyère : le risque d'éboulement n'est pas négligeable, sans compter les intoxications au dioxyde de carbone (qu'ils détectent par l'extinction de leurs cigarettes...) et les accidents traumatiques ou dus à l'utilisation de la dynamite. C'est un véritable monde à part, et là encore les croyances diverses jouent un rôle important : pas question de rentrer dans la mine sans jeter quelques feuilles de coca par terre pour la Pachamama, les petites divinités retrouvées un peu partout à l'intérieur de la mine y ont également droit. Le vendredi, c'est relâche, et les mineurs peuvent boire de l'alcool non dilué (les autres jours il doit être coupé à l'eau, quand vous verrez la concentration d'alcool, vous comprendrez pourquoi : Benjamin a testé pour vous...). Chaque dose d'alcool prise est précédée d'une offrande à mère nature, pour qu'elle les protège. Le travail d'extraction de l'argent à l'extérieur de la mine n'est pas beaucoup moins difficile : entre le bruit incessant et l'exposition à toutes sortes de produits chimiques...
Potosí est aussi une petite ville agréable, où nous découvrons en flânant la p'tite fête la plus cool du monde. En 2011, Simon avait décrit à merveille dans un article les petits jobs "débrouille" au Pérou (ici), ceci est le parallèle mais version fête foraine. Un véritable hommage au système D !
Et voilà, la Bolivie c'est fini, ou presque : il faut maintenant rejoindre Salta. Après 6h de voiture avec la Dalida bolivienne à fond les ballons, 1 nuit à Tarija, 3h de voiture pour rejoindre la frontière à Bermejo, 1 minute de bâteau, 38 piqûres de moustiques chacun, 1h30 de bus pourri et 6h de car (crevaison incluse) : nous y voilà ! C'était pas si compliqué...