Grosse frayeur et petites bêtes

17 - 20 Août 2016

 

Après toutes ces émotions et ces efforts, nous avons prévu une petite pause dans la jungle péruvienne, près de Puerto Maldonado.

 

Une pause ? Oui mais pas avant la dernière grosse poisse de notre séjour au Pérou... Pour se rendre de Cusco à Puerto Maldonado, il y a deux solutions : par avion ou par bus. Le prix de l'avion, pour les étrangers (ils appliquent une taxe d'environ 150 euros par personne...), est prohibitif. Nous choisissons donc d'y aller en bus de nuit. Le trajet (10h tout de même) est assez stressant car nous sommes en montagne, le chauffeur ne roule pas spécialement doucement et il fait nuit noire. Ce qui devait arriver arrive : à 4h du matin, BAM ! Réveil en sursaut, vitres qui éclatent, peur bleue. Le bus s'arrête et personne n'est blessé mais Juliette n'entend plus grand chose car la vitre lui a explosé à l'oreille.

En descendant du bus, dans la nuit, on ne se rend pas tout de suite compte de l'ampleur de l'accident. On pense que le chauffeur a perdu le contrôle tout simplement. Mais en remontant sur la route, on découvre ça :

L'accident implique un deuxième bus et un camion de papaye, qui nous a percuté et s'est renversé en travers de la route. Le plus gros souci est pour le chauffeur du deuxième bus, qui est incarcéré dans sa cabine. Le pauvre homme souffre le martyr et tous les passagers s'agglutinent devant lui avec leurs smartphones pour filmer ou prendre des photos. Nous finissons par leur faisons remarquer que c'est particulièrement indécent...

Malheureusement, nous sommes au milieu de nulle part et contrairement à ce que je pensais au début, il n'y a pas de pompiers dans le coin. Avec Alvaro, un espagnol, on essaye d'aider au mieux, mais avec une boîte de secours contenant 3 compresses et une paire de gants, on ne peut pas aller bien loin. Au bout d'une heure et demie, une grue arrive finalement pour essayer de désincarcérer le chauffeur. C'est le système D mais ils arrivent à le décoincer, le sortent de la cabine n'importe comment (mais pas le choix) et le posent à terre. Avec Brigitte, on l'examine comme on peut, il a probablement des fractures du bassin et du fémur. Deux infirmiers arrivent enfin avec une voiture de police, prennent la tension et posent une perf. Ils le prennent par les bras et par les jambes et le jettent littéralement dans le coffre pour l'emmener à l'hôpital... à 3h de route... Autant vous dire qu'on a été plutôt choqués, de l'accident et de la façon dont se sont déroulées les choses par la suite (d'autant plus qu'on a appris quelques jours plus tard qu'il n'avait pas survécu). Les péruviens (presque que des hommes), n'étaient pas très enthousiasmés par ma présence (une femme étrangère médecin), excepté un qui est venu me dire merci à la fin.

Tous ces événements n'empêchent pas un petit groupe de péruvien de venir s'installer juste à côté pour vendre des jus de fruit aux badauds qui attendent un nouveau transport, il faut bien rentabiliser !


On est tous un peu KO après tout ça, mais on arrive tout de même à destination : un lodge au milieu de la jungle, que nous atteignons en bateau, accompagnés d'Olivier, notre guide pour les trois jours à venir.

Nous sommes au bord du río Madre de Dios, rivière qui se jette plus loin dans l'Amazone.


Dès le premier soir, on part observer les caïmans. Cette fois on en voit beaucoup plus, et des plus gros !

On voit aussi des capybaras, le plus gros rongeur du monde (de la taille d'un gros chien).


Le lendemain, départ à l'aube pour aller découvrir le lac Sandoval. Il a beau être tôt, le soleil ne tarde pas à nous assomer... Nous croisons toutes sortes de bestioles sur le lac : loutres, hérons, tortues, oiseaux en tous genres, mais toujours pas d'anaconda !

On dirait une pub Ray Ban tellement c'est beau !

Les habitants du jardin :

Tarentule

La nuit les tarentules sortent, mieux vaut ne pas marcher pieds nus...

Un agouti, recueilli par les propriétaires

Une perruche qui dit bonjour

Deux aras, blessés, eux aussi recueillis

Le soir nous allons admirer la canopée de la jungle au coucher du soleil. Magnifique ! Mais je ne comprendrais jamais à quoi peuvent bien servir tous ces moustiques et ces petites guêpes qui pullulent ici, si ce n'est à pourrir la vie des humains !

Estelle et Simon

La famille "J'ai-la-poisse-mais-je-me-soigne"

La famille "J'ai-la-poisse-mais-je-me-soigne"

Pas de panique : c'est construit sur un "arbre métal", c'est du solide !


Le dernier jour, départ encore plus tôt, cette fois-ci pour aller observer le petit-déjeuner des perroquets. Ils viennent se nourrir tous les matins au niveau d'une colpa, sorte de falaise de terre sur les berges du fleuve, formée par l'érosion, où ils trouvent les sels minéraux qui leur sont nécessaires. La colpa est petite là où on se trouve, elle n'attire donc que des perruches. Les colpas plus grandes peuvent faire venir de plus grands oiseaux comme les aras.

Les perruches arrivent en masse presque d'un seul coup, et repartent de la même manière. Avec pour nous un final magistral avec une perruche fonçant dans les lunettes de Juliette.

Ça se voit qu'il est 5h du matin là ?

À TAAAABLE !

La dernière activité est la visite du marché de Puerto Maldonado. C'est ensuite le moment de quitter Clément, qui retourne à Chicago. Nous, nous retournons au lodge de temps d'attendre notre bus le soir. En repartant en fin d'après-midi, on se retrouve sous une pluie battante et perdons 10 degrés (on nous avait dit que ça pouvait arriver mais vue la chaleur qu'il faisait, on n'y croyait pas trop !).